![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiq3U_LYasyGX21QX-ZMTxRrQZ0m3AuyrkR8-ph-s70xXFZPfhtFgfQNjkU1o5eKVhKIMWyCIpmsZ-YOgo6b8vk8ziAtauNjxX7kMG4NQHh29zK_ljfjNUze1AmhVMDabj2eJ9h0HvZ9L8P/s320/Marcel+Pagnol.jpg)
Tout d'abord, quelques mots sur Pagnol. Il est un de mes Héros (oui oui, avec un H majuscule) littéraire. Quand la nostalgie arrive, je lis du Pagnol, pour sentir la lavande et la garrigue. Pour me rappeler l'enfance, pour dévorer les mots qui sont juteux comme les tomates chauffées au soleil de Provence. Grâce à lui, je me revois toute pitchoune à vélo, avec mes copines, au temps où l'insouciance se conjuguait à tous les temps. J'imagine cette grand-mère que je n'ai jamais connue qui parlait provençal. Et j'entends les cigales qui ont rythmé mes siestes. Je me revois à la balançoire, chantant mes chansons, déclamant mes poèmes, ennuyée par les guêpes et gavée des cerises que nous donnaient le beau cerisier du jardin qui est mort depuis.
Merci Monsieur Marcel d'avoir été le témoin de tant d'enfances...
Mais reprenons du début...
C'était encore hier.
Ses cheveux flottaient au vent,
derrière le guidon de sa bicyclette.
Les amours passaient.
Certains amis restaient.
Elle ouvrait grands les yeux,
et l'avenir était là,
brillant.
Et elle a vu son premier cheveu blanc.
Et son visage s'est transformé.
La vie a imprimé dans ses traits les aléas du temps.
Chaque tâche lui rappelle une souffrance.
Chaque ride est le témoin de ses années passées.
Maintenant, elle attend qu'on ait besoin d'elle.
Sa mémoire, fragile, file peu à peu.
On lui met des bébés dans les bras
dont les prénoms lui échappent
comme des étoiles filantes.
On la prend en photo
pour l'oublier aussitôt
dans un album qui prendra la poussière.
Un jour pas si lointain,
elle aura son heure de gloire.
On viendra la fleurir en Novembre.
Puis on oubliera de venir.
On oubliera ce vieux visage
qui avait tant dévoré la vie.
Et elle attendra, silencieuse,
le moment où l'on dira, vieux,
"Maman, si j'avais su..."