jeudi 19 mai 2011

Divagation

Que se passe t-il dans ces rêves?

On ouvre une porte, et l'on se retrouve seul, avec pour unique accompagnement le bruit du vent.
Les rues sont désertées, et la chaleur est accablante.
On croule sous le poids de rayons trop lourds. Tout est figé, aucun écho ne répond. En parlant à haute voix, aucun son ne sort. Les vibrations restent au fond de la gorge.
On voudrait courir, mais les pieds sont de béton, et tout accélère, tout bouge, et on est un point au milieu de la tourmente.
Plus aucun bruit.
Même pas son propre battement de coeur.
Le néant prend tout son sens.
Respirer? Pour quoi faire quand on n'en a plus besoin?
Tout est morne, tout est silence. Les nuages filent au son de la lumière.
Le nuit et le jour s'entrecroisent. Il fait clair au plus profond des ténèbres. Et il fait nuit au jour de soleil.

samedi 7 mai 2011

Les balcons


On voit de drôles de choses le soir sur les balcons.
Des gens qui s'embrassent, et des gens qui fument.
Ceux qui se prélassent au clair de la lune.
Les ombres chinoises de corps qui s'entremêlent.
Une bougie qu'on souffle avant d'aller dormir.
Une petite vieille regarde la télévision.
Un chien qui aboie dans la nuit de la ville.
Des sacs poubelles s'entassant depuis quinze jours.
Des fleurs desséchées et des chaises en plastiques.
Une fille qui attend la sérénade.
Un air de musique par dessus la palissade.

De ma fenêtre, je vois pleins de balcons.
Et des gens qui s'embrassent au clair de la lune.


Bruxelles, le 14 Avril 2010

jeudi 5 mai 2011

Nostalgie...


Il pleut dehors, et j'ai un petit soleil dans mon cœur.
Je rêverais de rester au chaud toute la journée, un tasse de café à la main,
et son souffle chaud dans le creux de mon cou.
J'entends les gouttes rebondir sur le balcon,
les mégots de cigarettes flottent dans le cendrier,
et la pluie incessante semble remonter du sol,
et tomber du ciel, et s'imprégner et s'insinuer partout.
Je ferme les yeux, et j'entends mes cigales si lointaines.
J'arrive même à deviner l'odeur des vignes au petit matin,
et à sentir le faible vent jouer avec les cyprès du jardin.
De l'autre côté de la Terre, je rêve à ma Provence.
La résine du pin qui pègue aux doigts,
les étoiles par milliards qui éclairent la plus profonde nuit.
En ville, on ne voit pas les étoiles, on les devine, on les espère.
On aimerait que les lumières citadines se taisent, pour quelques instants,
et voir les astres luire...
Je rêve au soleil, à la mer, à l'odeur du sable sur ma peau,
à la chaleur des canicules.
Mais je ne désespère pas.
Un jour, le soleil posera ses valises sur la ville,
et mes cigales seront des criquets, mes vignes seront l'herbe tondue du parc d'à côté,
et les étoiles, je saurais qu'elles sont juste au dessus...